Mon exploit: Chopicalqui, 6354 m

Le sur lendemain, ça y est c'est décidé je grimpe un ultime sommet dans la cordillère blanche avant de retourner à Lima pour la fin de mon voyage!

Je n'arrive pas à y croire mon périple est sur le point de se terminer et j'essaye de m'y préparer... mais c'est difficile de se projeter ailleurs pour l'instant et je profite des dernières soirées pour m'amuser un peu!

Là ça ne rigole plus, départ à 6h. Après plus de 3 heures de bus nous rejoignons le départ de la randonnée (4 200m). Aujourd'hui nous marchons 4h pour rejoindre le camp de moraine (4950 m). J'avais dis à Aldo de l'agence Galaxia que je ne me sentais pas en forme et m'avais conseillé un fortifiant mais apparemment cela n'a pas marché. Après 2h je ne me sens pas bien et je crois avoir de la fièvre. Il m'est très pénible de continuer à avancer, je me demande si l'altitude ne va pas me rendre encore plus malade. Je me vois déjà redescendre le lendemain matin. En attendant notre guide, Néné porte mon sac de 15 kg, plus le sien, une vraie force de la nature qui me dit que cela lui fera plus d'entraînement! 

Nous arrivons en début d'après midi, montons les tentes et je me repose un peu en attendant le dîner à 18h.

Voici Fransisco notre cuisinier,

La nuit de sommeil m'a fait du bien. Aujourd'hui nous nous levons tard puisque l'étape est très courte. La vue en plus le matin est dégagée et nous apprécions le spectacle!

Il est 9h et nous avions attendu que le soleil vienne nous réchauffer et dégeler nos tentes!

les partenaires pour l'ascension : Wolfgang, un Suisse-allemand...

Je ne me pose pas beaucoup de questions quant à ma forme et je suis le groupe pour le camp d'altitude ou camp 1 (5550 m). Fransico porte mon duvet et mes crampons, je suis la princesse et je marche plutôt bien aujourd'hui!

Arrivés au camp, nous nous réfugions dans nos tentes car le temps est mauvais, il neige! 

mais nous sommes chanceux, cela se dégage dans l'après-midi...

Ca fait du bien au moral....

Un petit tour d'horizon, voici en bleu la cuisine et en vert la tente de nos guide et cuisinier:

Ici, les toilettes; vous l'auriez deviné, n'est-ce pas?

Et là le sommet à gravir demain!

Voilà Huascaran, le plus haut sommet du pérou,

Il est temps de dîner maintenant, assis sur nos casques, au menu... pâtes pour changer!

Les couleurs à travers la tente se font plus rouges et en sortant ma tête voici le spectacle qui m'attendait:

Les montagnes s'étaient embrasées, sublime!

Nous nous réveillons à 0h et marchons à partir de 1h. Ca commence fort et il a neigé cette nuit, il n'y a pas de traces. Néné fait de grandes enjambées et la neige est fraîche, je m'enfonce un peu, fatigant! Je trouve le rythme assez soutenu et je n'ai pas la grande forme mais il faut y aller!

Le soleil a commencé à se lever, c'est toujours avec une heureuse surprise que l'on découvre le décor autour de nous. Je me rends mieux compte désormais de l'inclinaison du mur (environ 55°) que je suis en train de gravir avec mes deux piolets et surtout du vide en dessous. c'est comment dire ... fucking scary !!! et en même temps la montagne perds un peu de son côté inhospitalier...

Je n'ai jamais appris la technique pour grimper un mur de neige qu'avec les crampons et piolets et mon co-équipier me donne quelques conseils puisque le guide est loin devant pour nous assurer.

Désormais nous pouvons voir le sommet ! et oui c'est tout en haut de ce joli champignon! Le soleil commence à nous réchauffer à notre plus grand bonheur et mes orteils commencent sérieusement à me faire mal, oups je n'avais pas sentis qu'ils étaient à ce point touchés par le froid.

Je n'arrête pas de jurer en espagnol, PUTA MADRE ! je déguste, je n'ai vraiment pas le physique aujourd'hui il faut dire qu'il y a deux jours j'avais de la fièvre! Le guide est devant, il ne peux pas me rassurer, les traces sont très espacées et cela me demande beaucoup d'effort de les suivre en plus le vent s'est levé il faut se garder de perdre l'équilibre, ouhhhhhh chaud!

Et puis le sommet se rapproche, je n'ai plus de force mais je l'atteindrai coûte que coûte, je suis un peu "high" et continue de marcher. 

C'est la délivrance tout en haut, sur la crête, c'est le sommet, 6 354m !!!!!!

PUTA MADRE! je n'arrive pas à sourire tant l'effort à été dur et tant il y a de vent, qu'il fait froid. Je ne prends aucune photo et profite à peine de la vue. Je suis allée au bout de moi même, le mental m'a permis de venir jusqu'ici! 

7 heures de montée tout de même! Au bout de quelques minutes nous redescendons déjà...

Je ne sais pas comment j'ai réussis à redescendre. J'ai par moment un voile noir devant les yeux qui ne durent que quelques secondes mais je ne me rappelle plus bien comment je suis redescendue du champignon sommital!

En descendant, la vue sur le sommet est grandiose.

Je reprends petit à petit mes esprits et me rends compte de ce que l'on a grimpé à l'aller, ouah impressionnant! heureusement, le guide installe un rappel dans les parties les plus raides qui me permet de me "reposer" un peu.

Nous descendons par cet incroyable mur dans le mauvais temps...

Les deux petites tâches en bas sont nos tentes. Oufff j'ai bien cru que nous allions nous perdre dans le brouillard et pour simplifier le tout, pas de traces alors la poudreuse nous montent jusqu'aux genoux. Je m'écroule toutes les 5 mn de fatigue et les autres en ont marre de m'attendre, je suis un vrai boulet!

Je me repose une heure ou deux avant de plier la tente et de redescendre au camp de moraine en mode ski avec Néné, notre guide! la neige est transformée et je dois l'assuré pour le passage de la crevasse, ouf RAS!

Pioufffff quel exploit! Bon je suis tout de même assez fier de moi, c'était la première ascension un peu plus technique, la difficulté était donnée AD- (assez difficile -). Bon ben ça c'est fait! tick the box, what next?

Le lendemain nous atteindrons le camp de base puis la route et enfin Huaraz pour un repos bien mérité et un pisco sour pour fêter ça avec toute l'équipe, iiaaaaa !